Route d'Axum à Yeha, près de la frontière érythréenne. Photo: Creative Commons

Le traité de paix entre l’Éthiopie et l’Érythrée est porteur d’espoir.
Rien n’a changé en Érythrée, ou si peu. La guerre avec l’Éthiopie est terminée, et chaque guerre en moins représente un immense progrès vers un idéal de paix mondiale. Mais la levée de l’état de guerre, utilisé pour justifier les conditions effroyables imposées à la population érythréenne n’a pas changé la situation dans le pays.
L’analyse du traité de paix démontre que s’il avait des potentiels, il n’était pas assez détaillé, élaboré pour faire la différence. Il prévoit plusieurs mécanismes de mise en œuvre – des zones économiques, des projets d’investissements et une commission de supervision – mais il ne contient ni délais, ni mesures de coercition… la bonne volonté initiale viendrait-elle à manquer. Les zones économiques n’ont pas été créées et la frontière s’est refermée. Le comité, à ma connaissance, n’a pas fonctionné. La bonne entente initiale s’est érodée.
Les élections prochaines en Éthiopie pourront-elles changer les choses? C’est souhaitable, mais l’Éthiopie est-elle à même, souhaite-t-elle imposer à l’Érythrée le respect des conditions et des promesses du traité? Celui-ci est valable en droit international et son respect est exigible.
Le traité de paix entre l’Érythrée et l’Éthiopie démontre combien un processus de paix est un mécanisme qui requiert en particulier des mesures de suivi solides et cohérentes, mais aussi, idéalement, des mesures amenant l’adhésion et la participation des populations concernées, mesures qui ici font résolument défaut.
L’APRED, en collaboration avec le Centre Global pour un Monde qui ne Tue pas (CGNK) et avec la diaspora, soutient une approche pacifique, différenciée et humaine, constructive des difficultés présentes en Érythrée et ailleurs. Le droit à la paix, pour les autorités comme pour les populations, ne saurait se faire sans un égal respect du droit au bien-être et au développement de toutes les personnes concernées.