Au Soudan, l’art et les initiatives culturelles contribuent à ouvrir les esprits. « Swiss Initiative – culture projects »

Le Soudan a connu une guerre civile de 1983 à 2005 et est soumis depuis 20 ans à un embargo de la part des États-Unis et de l’Union européenne. Environ 18 millions d’enfants et de jeunes vivent dans la pauvreté et souffrent d’être mis à l’écart par la communauté internationale. Il ne leur reste souvent pas d’autre choix que d’émigrer ou de tomber dans l’extrémisme.

Partant du principe que l’art et la culture peuvent contribuer à ouvrir les esprits et sont ainsi favorables à la paix, l’association « Swiss Initiative – culture projects » (SI) a établi en 2013 une coopération de long terme avec le Soudan dans les domaines de la culture et de la formation. Cette collaboration a également été rendue possible grâce au patronage de l’UNESCO, à la Direction du développement et de la coopération (DDC) et au Goethe-Institut. Dans le cadre d’un plan d’action couvrant quatre domaines, l’association a, entre autres, créé un festival du film et du théâtre, relancé l’industrie du cinéma et permis la participation de jeunes à des ateliers ainsi que leur reconnexion avec la communauté culturelle internationale.

Grâce à ce plan d’action, le Soudan a été capable, en 2016, de réunir une équipe de tournage pour la campagne « Partnering Against Violent Extremism » du Programme des Nations Unies pour le développement. Cela a donné naissance au film d’intervention « Iman » réalisé au Soudan, par des Soudanais. Ce film nous plonge au cœur de la vie de jeunes qui, par manque de perspectives, sont vulnérables aux techniques de recrutement des extrémistes. Fin juin, il sera présenté à la conférence européenne des études africaines qui se tiendra à Bâle et sera suivi d’un débat.

Par ailleurs, la SI inaugurera en décembre 2017 le festival culturel international pour la promotion de la paix dans le village soudanais de Karmakol. L’UNESCO finance ainsi pour toute la première fois un projet au Soudan. Le « Nile Project », un mouvement culturel dans les 11 pays traversés par le Nil visant à promouvoir la paix, a également vu le jour, l’objectif étant de mettre en place le concept dans d’autres pays et de remplacer l’actuelle approche de coopération au développement nord-sud par une approche sud-sud.