Lancement du projet pilote de mentorat de la police au Honduras 2021. David Alvarado/DCAF

Le Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité, DCAF, s’engage pour des institutions de sécurité responsables et efficaces contribuant à la paix et à la sécurité. L’organisation soutient les institutions dans les zones de conflit et les États fragiles dans leurs efforts de réformer le secteur de la sécurité pour une meilleure gouvernance de ce dernier.

L’unité pour l’Amérique latine et les Caraïbes (LAC) créée en 2017 est l’une des unités du DCAF qui se développe le plus rapidement chaque année, car cette région fait de plus en plus souvent appel à son expertise, ses connaissances et à sa méthodologie de travail spécifique. Elle travaille désormais au Honduras, au Chili et en Colombie et se spécialise dans des projets ciblant les forces de police, l’égalité des sexes, la surveillance des médias, la police communautaire, la surveillance législative, le changement climatique et la sécurité qui réunissent les institutions de sécurité et la communauté pour renforcer la consolidation de la paix.

Il est aujourd’hui unanimement reconnu que l’égalité des sexes est très importante dans les efforts de réforme du secteur de la sécurité, car la police est le reflet de la société. Après tout, si la police est le public et le public est la police, comme l’énoncent les principes peeliens, il est essentiel de valoriser l’égalité des sexes au sein des institutions de sécurité. Montrer l’exemple est primordial, et aucune instance ne peut prétendre soutenir cette notion si ses propres rangs ne sont pas mis en ordre. Les agent·e·s de police du Honduras sont en premier lieu des Hondurien·ne·s et en second lieu des membres des forces de l’ordre et devraient être considéré·e·s sur le même pied d’égalité que toutes et tous les autres membres de la communauté au sens large.

La police nationale a récemment mis en œuvre l’auto-évaluation de l’égalité des sexes de DCAF, un guide méthodologique déjà été implémenté dans plusieurs pays afin de mieux comprendre la transformation nécessaire à l’amélioration de l’égalité des sexes au sein des institutions de sécurité. Les dirigeant·e·s de la police hondurienne se sont montré·e·s ouvert·e·s à cette autoréflexion, comprenant l’importance de cette question, d’autant plus que le pourcentage de femmes dans la police est relativement élevé au Honduras (21%, n=3201 agent·e·s).

L’élection de la première femme présidente du Honduras, Xiomara Castro, aura sans aucun doute un impact positif sur la priorité accordée à l’égalité des sexes. Lors de son discours d’investiture du 27 janvier 2022, elle a clairement inscrit l’égalité des sexes au rang des priorités politiques. Une femme présidente est un symbole qui n’est pas passé inaperçu auprès des institutions et de leurs dirigeant·e·s qui sont désormais sous ses ordres.

Le maintien de l’ordre offre une carrière stable à long terme et une indépendance économique aux Honduriennes, qui font également preuve de leadership et montrent aux femmes et aux filles que leurs droits et leurs besoins sont tout aussi importants. Au niveau international, des progrès restent à faire en matière d’égalité des sexes dans le maintien de l’ordre, car à l’origine, cette fonction était assurée par des hommes et pour des hommes dans presque tous les pays. Mais l’augmentation du nombre de femmes dans les services de police et à des postes de direction clés est un pas dans la bonne direction. Elle peut contribuer à ouvrir la voie à d’autres avancées, comme celle mise en place par la police hondurienne nationale, visant à auto-évaluer l’égalité des sexes.