Le Caire compte près de 22 millions d’habitant·e·s et souffre de la surpopulation. En raison de la forte croissance démographique et d’un taux de pauvreté d’environ 25%, de nombreuses personnes doivent rivaliser pour avoir accès à l’emploi, au logement et aux biens publics tels que les soins de santé, l’éducation et les installations sanitaires.
Les personnes migrantes et les réfugiées font partie des groupes de population les plus vulnérables du Caire. La situation géographique de l’Égypte entre le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe en fait un pays de transit et de destination clé pour les migrant·e·s et les réfugié·e·s d’Afrique subsaharienne et de Syrie. Vivant dans des zones urbaines appauvries où les communautés égyptiennes locales font déjà face à des conditions de vie difficiles, les migrant·e·s sont souvent confronté·e·s à la discrimination, au rejet et à la violence. Ils disposent d’options limitées en matière d’activités économiques et luttent pour accéder aux biens publics. Les barrières linguistiques, en particulier pour celles et ceux en provenance d’Afrique subsaharienne, contribuent encore plus à leur marginalisation et au risque qu’ils·elles deviennent victimes d’exploitation.
En 2017, la Croix-Rouge suisse (CRS) s’est associée à la Croix-Rouge allemande et au Croissant-Rouge égyptien (ERC) pour travailler sur la résilience communautaire et la cohésion sociale dans les quartiers du Caire présentant un taux élevé de migrant·e·s. Grâce au soutien financier de l’UE[1] et de la DDC, l’ERC gère six centres communautaires où les migrant·e·s et les Égyptien·ne·s ont accès à des services de santé gratuits et peuvent obtenir de l’aide pour développer leurs activités économiques. Ces centres, gérés à la fois par des employé·e·s et des bénévoles de l’ERC, recrutent également des volontaires parmi les différents groupes de migrant·e·s. Ces dernièr·e·s permettent d’élargir l’accès des communautés aux services de l’ERC et fournissent des services de traduction si nécessaire.
Si les migrant·e·s peuvent en théorie accéder aux prestataires de santé gouvernementaux, ils·elles sont en réalité confronté·e·s à de nombreux obstacles, comme la langue, la discrimination et la qualité des services. Par conséquent, les services proposés dans les centres comprennent des soins de santé primaires et secondaires (par exemple, pédiatrie, gynécologie, dermatologie), la fourniture de médicaments gratuits, le dépistage de maladies transmissibles et non transmissibles et des séminaires d’éducation en matière de santé.
Le poids de la santé mentale est lourd pour les migrant·e·s, étant donné les circonstances auxquelles ils·elles ont été confrontés dans leur pays d’origine et pendant le voyage, et leur installation souvent difficile dans leur nouvel environnement. Ainsi, le soutien psychosocial fait partie des services essentiels fournis dans les centres.
Pour diversifier leurs opportunités de revenus, les migrant·e·s et les membres de la communauté d’accueil peuvent également bénéficier de formations professionnelles (par exemple, couture, maintenance des téléphones portables) dans les centres de formation partenaires. Les diplômé·e·s reçoivent un financement d’amorçage pour lancer leur microentreprise. En outre, la formation à l’employabilité aide les migrant·e·s à trouver un travail rémunéré afin de garantir un revenu stable pour eux et leur foyer.
Le CRS constate que les services fournis dans les différents centres du Caire améliorent la santé et les opportunités économiques des utilisateur·rice·s, influant ainsi positivement sur leur résilience globale. Les services étant fournis non seulement aux migrant·e·s et aux réfugié·e·s, mais aussi à la population locale, la cohésion sociale dans les quartiers en est renforcée. Ainsi, personne n’est exclu et cela favorise les contacts positifs entre différents groupes.
[1] Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique.
