Les femmes, la paix et la sécurité: la voix critique de la société civile

Le 22 novembre 2018, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a lancé à Genève le quatrième Plan d’action national de la Suisse pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité. Il s’agit d’un instrument de politique intérieure et extérieure important pour la Suisse, qui jette les bases d’une politique de paix égale. L’un des points focaux sont les rôles des femmes dans la lutte contre l’extrémisme violent. La société civile suisse examine de manière critique l’impact de cet objectif sur les femmes et les rôles de genre dans la promotion de la paix et la prévention de la violence.

La résolution 1325 de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité a été un jalon important pour les droits des femmes en 2000. Pour la première fois, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé qu’un plus grand nombre de femmes dans le monde soient impliquées dans la prévention des conflits et les processus de paix et que les femmes soient protégées contre la violence dans les conflits. Dans la mise en œuvre de la résolution par les États membres, la participation des femmes et la protection contre la violence ont jusqu’à présent été au premier plan. Le quatrième Plan d’action de la Suisse fixe désormais de nouvelles priorités et définit l’inclusion des femmes dans la “prévention de l’extrémisme violent” comme un objectif important pour une prévention efficace des conflits.

Les quinze organisations non gouvernementales de la société civile suisse se sont donné pour mission de porter un regard critique sur la mise en œuvre du Plan d’action et de renforcer la pertinence de l’instrument dans la pratique. Ils préconisent un examen critique du rôle du genre dans la consolidation de la paix et la prévention de la violence. Dans le cadre d’un projet de quatre ans, nous examinons donc les questions suivantes dans une première phase:

– Quels rôles les femmes jouent-elles dans la prévention des conflits et de la violence, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la “prévention de l’extrémisme violent” – un programme fortement influencé par les approches du secteur de la sécurité?

– Comment concilier les approches féministes des rôles des femmes dans la prévention des conflits et de la violence et la consolidation de la paix avec le programme de sécurité ?

– Comment se présente dans la pratique la promotion de la participation des femmes aux efforts visant à “prévenir l’extrémisme violent”? Quel impact cela a-t-il sur les femmes et les organisations de femmes de la société civile?

Le projet d’étude de ces questions est dirigé par trois organisations de promotion de la paix: KOFF – la plateforme suisse de promotion de la paix; cfd – l’ONG féministe pour la paix et Femmes de Paix Autour du Monde.