L’organisation Conciliation Resources et ses partenaires ont apporté leur soutien à la production d’un court métrage qui montre comment la gestion des catastrophes peut être un instrument favorisant la coopération au sein d’une population divisée.
Ces 40 dernières années, l’Asie du Sud a subi plus de 1300 catastrophes naturelles, particulièrement graves dans la région himalayenne du Jammu-et-Cachemire. Le tremblement de terre de 2005 a laissé quatre millions de personnes sans abri et les inondations de septembre 2014 ont été parmi les pires que la région ait connues en plus de 100 ans.
Le Jammu-et-Cachemire est le théâtre de conflits violents depuis 1947 et est divisé par une ligne de contrôle (LdC) fortement militarisée. Bien qu’ils n’aient pas pu se rencontrer dans la région, quatre cinéastes originaires des deux côtés de la ligne de contrôle et soutenus par Conciliation Resources ont produit ensemble le film Disaster: The common enemy (Catastrophes : l’ennemi commun) pour faire prendre conscience de l’importance de travailler par-delà des clivages afin d’améliorer la gestion des catastrophes.
En plus de rendre la gestion des catastrophes plus efficace, et donc de sauver potentiellement des milliers de vies, une réponse commune pourrait contribuer à renforcer la confiance entre les différents groupes et à soutenir les efforts de promotion de la paix à long terme dans la région. Atia Anwer Zoon, une spécialiste de la paix et de la résolution des conflits originaire de la région du Cachemire administrée par le Pakistan, apparaît dans le film et explique :
« Les catastrophes ne connaissent pas de frontières géographiques et créent donc une opportunité particulière de collaborer dans des régions sensibles aux conflits.»
Conciliation Resources a commencé à explorer ce potentiel aux côtés de partenaires cachemiriens, dont Shafat Ahmed, originaire de la région indienne du Cachemire. Ce dernier a rédigé un rapport présentant des idées concrètes pour améliorer la préparation et la réaction en cas de catastrophe dans la région et a également été consulté sur ce film :
« Réagir plus efficacement lors de catastrophes pourrait sauver de nombreuses vies dans cette région. Il est dans l’intérêt des deux parties de partager des recherches et des données les concernant pour aider à se préparer aux catastrophes et à y faire face. Je pense aussi que la collaboration renforcera la confiance entre les personnes de part et d’autre de la ligne de démarcation. »
Parmi les propositions de collaboration figurent le partage des données hydrologiques et sismologiques afin de donner l’alerte plus rapidement ainsi que l’amélioration des lignes de communication et l’accès de l’autre côté de la ligne de contrôle pendant les crises humanitaires.
