Photo de couverture du Plan d’action national de la Suisse pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU (2018 – 2022). © Thomas Baumann

Avec la résolution 1325, le Conseil de sécurité de l’ONU avait donné un signal fort. Pour la première fois, le rôle des femmes dans la guerre et la promotion de la paix était reconnu: le risque de devenir victimes de violences de guerre, mais surtout leur potentiel à être actrices des processus de paix. Ainsi, la sécurité n’était plus seulement comprise du point de vue militaire, mais également du point de vue de l’individu. Cette résolution oblige les États membres à œuvrer pour une paix inclusive, la sécurité individuelle et le développement durable. La Suisse a pris cette mission au sérieux en étant l’un des premiers pays à présenter un Plan d’action national 1325 (PAN). L’éventail des thèmes n’a cessé de croître et huit résolutions supplémentaires ont vu le jour depuis. Le PAN 1325 a donc été régulièrement adapté aux évolutions internationales et sa quatrième version est actuellement mise en œuvre.

Pour la Suisse, la protection contre les violences sexuelles dans les conflits, la poursuite des coupables et l’accès à la justice pour les victimes restent des domaines d’action importants. Dans le même temps, le pays a toujours souligné le rôle des femmes comme spécialistes de la prévention des conflits et de la promotion de la paix, par exemple à la Commission Justice transitionnelle et Réconciliation aux Philippines. Des études montrent aujourd’hui que les accords de paix sont plus durables et mieux ancrés dans la société lorsque les femmes ont eu une influence sur les négociations. Le quatrième PAN 1325 met davantage l’accent sur la promotion des femmes dans la politique de sécurité, qui a tendance à être dominée par les hommes. La Suisse soutient ainsi la carrière professionnelle de jeunes femmes en Europe et Asie centrale, dans les domaines du désarmement et du contrôle des armes ou de la promotion militaire de la paix.

Le PAN suisse témoigne également de la relation entre le travail du Conseil de sécurité à New York et la promotion des droits humains à Genève – un axe de la politique étrangère de la Suisse pour renforcer la prévention des conflits et défendre une paix durable. Le PAN fait explicitement référence aux recommandations du CEDEF (promotion des femmes dans la médiation, protection des femmes et des filles par un meilleur contrôle du trafic d’armes et prévention de l’extrémisme violent en fonction du genre). Il fait partie intégrante du rapport pour la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, qui est juridiquement contraignante. Dans ce contexte, la Suisse se félicite de l’accord conclu entre la Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit et le CEDEF.

Vingt ans après l’adoption de la résolution 1325, il demeure important de maintenir le thème «Femmes, paix et de sécurité» au premier plan de la politique du Conseil de sécurité. Les États ont la responsabilité de mettre en œuvre l’intégralité des résolutions et doivent veiller à ce que les processus politiques officiels de haut niveau soient inclusifs. C’est pourquoi la Suisse continuera à œuvrer pour des résultats visibles dans les débats multilatéraux à New York et à Genève, mais aussi à Vienne à l’OSCE et à Bruxelles à l’OTAN.

Parce que la paix, la sécurité et la promotion de l’égalité des sexes sont des piliers de la politique étrangère de la Suisse, la résolution 1325 reste pour nous une préoccupation importante. Ou comme le formule la Stratégie Égalité des genres et Droits des femmes du DFAE: l’égalité des genres est un atout pour la paix et la sécurité.