Activistes du Centre de Justice Sociale du quartier de Mathare soutenu par PBI Kenya, Nairobi, 2019. PBI
Peace Brigades International (PBI) Suisse Ines Alfaro ines.alfaro@peacebrigades.ch Assistante en communication et recherche de fonds

En mai 2020, le monde a été touché par la mort de George Floyd, décédé à Minneapolis à la suite d’une interpellation policière violente. Les mots « I can’t breathe » ont fortement marqué l’opinion publique. Cette affaire a amené la société à réfléchir aux thématiques de la violence policière et du racisme. Malheureusement, ce cas n’est pas isolé. Les violences policières sont monnaie courante dans d’autres pays sans être autant médiatisées.

L’un d’entre eux est le Kenya où de graves violations aux droits humains commises par les forces de sécurité ont été largement documentées. Torture, disparitions forcées, viols, exécutions extrajudiciaires ; afin de mener à bien des opérations au nom de la sécurité, les autorités ont régulièrement recours à un usage excessif de la force. Selon le rapport annuel de Missing Voices, 157 personnes ont été tuées par la police en 2020 au Kenya.

Le 27 mars 2020, le gouvernement kenyan a décidé d’instaurer un couvre-feu, ainsi que d’autres mesures restrictives visant à enrayer la propagation du Covid-19. L’application de celles-ci n’a pas été sans conséquence. La police a fait un usage excessif et arbitraire de la force afin de restreindre la liberté d’expression, les manifestations et rassemblements ont été interdits. Un exemple marquant est le cas du jeune Yasin Moyo, 13 ans, assassiné sur son balcon par un policier afin de faire respecter le couvre-feu.

En pleine pandémie et à la suite de critiques émises par diverses organisations de défense des droits humains, le président Kenyatta s’est excusé pour les nombreuses violences policières, sans toutefois ordonner à la police de mettre fin à ces abus. En février 2021, un cas sans précédent a marqué la justice kényane : quinze policiers et six agents des forces de l’ordre ont été inculpés d’actes violents commis en mars 2020. Cependant, malgré les espoirs des victimes, les charges ont été abandonnées.

La lutte contre l’impunité des violences policières et la facilitation des relations entre la police et les communautés font précisément partie des objectifs d’accompagnement de PBI Kenya. Les violences commises par la police ont poussé les habitant·e·s des quartiers marginalisés à s’organiser collectivement, notamment à travers les Centres pour la Justice Sociale (SJCs). Au Kenya, PBI et les SJCs collaborent pour lutter contre ces abus à travers un dialogue régulier avec les autorités nationales et internationales afin de pousser le gouvernement à respecter les droits humains. Cette année marque les 40 ans de PBI et, à cette occasion, nous tenons à rappeler l’importance et la nécessité de combattre les violations des droits humains comme les violences policières et de promouvoir la paix.

 

Peace Brigades International (PBI) Suisse Ines Alfaro ines.alfaro@peacebrigades.ch Assistante en communication et recherche de fonds