Dans un contexte de post-conflit, les pays riches en matières premières se distinguent principalement des pays pauvres en ressources naturelles par le fait qu’ils bénéficient d’un potentiel de financement interne plus important pour la reconstruction et donc de meilleures conditions-cadre pour favoriser une reprise économique. Cependant, ce potentiel présente des risques. En effet, au lieu d’apporter la stabilité espérée, les matières premières peuvent mettre en danger la promotion durable de la paix.

La paix suscite des attentes en termes de développement et d’accroissement de la prospérité. Dans l’idéal, un gouvernement utiliserait les revenus issus de la vente des matières premières dans l’intérêt de toute la population et préviendrait ainsi le risque de conflit. La perspective tracée par les auteurs de cet article va cependant dans une autre direction. L’utilisation des ressources montre que les pays et les sociétés minières ont des intérêts très divergents. La communauté internationale joue un rôle important dans la consolidation de ces différents intérêts. Elle devrait donner des recommandations, mettre à disposition son expertise et soutenir en particulier les gouvernements et les sociétés des pays manifestant une faible volonté politique, pour que les ressources du pays profitent à l’ensemble de la population et contribuent à sa prospérité.

Il n’existe pas de solution simple pour garantir une bonne utilisation des ressources. Si le scénario du pire devait se réaliser, il se manifesterait par de nouveaux conflits déclenchés par la répartition des revenus générés par l’exploitation des ressources. Pour éviter ce scénario, les auteurs proposent de mettre en place une communication transparente entre les différentes parties intéressées, à savoir l’industrie, la communauté internationale et le pays concerné.