Le groupe de travail Water, Peace and Security (Eau, paix et sécurité – WPS) a mis au point un nouvel outil capable de prédire le risque de conflit violent lié à l’eau jusqu’à un an à l’avance.

Pour déterminer les endroits où des violences organisées sont susceptibles de se produire, le système d’alerte internationale précoce du WPS utilise l’apprentissage automatique, ou « machine learning », qu’il associe à des données environnementales, météorologiques, sociales et économiques. Il permettra aux experts du développement mondial, de la diplomatie, de la réaction aux catastrophes et de la défense d’intervenir en collaboration avec les gouvernements et les communautés concernées pour éviter les conflits latents avant la moindre effusion de sang.

L’outil détectera ainsi les points de tension potentiels en Afrique, au Moyen-Orient, et en Asie du Sud et du Sud-Est pour les douze mois à venir, en croisant les données environnementales avec les informations socio-économiques et démographiques (comme la densité de population et les conflits passés) des deux dernières décennies. Actuellement, le système révèle qu’environ 2000 régions administratives de l’hémisphère sud sont menacées par un conflit lié à l’eau, notamment en Irak (Bassora), en Iran (Khorramshahr et Abadan), ainsi que dans certaines zones du Mali, du Nigéria, de l’Inde et du Pakistan.

Un quart de la population mondiale vit dans des régions soumises à un stress hydrique important. Si les actions visant à résoudre les problèmes liés à ces questions peuvent contribuer à la paix, les risques tels que sécheresses, rareté hydrique, pollution ou inondations peuvent à l’inverse être de véritables « multiplicateurs de menaces », susceptibles de provoquer des conflits et d’entraîner l’anéantissement des récoltes, des famines et des déplacements de population.

Le groupe de travail WPS utilisera les informations fournies par le système pour inciter la sphère politique à l’action et guider les interventions de consolidation de la paix.