N° 149
Février 2017
En coopération avec les organisations partenaires colombiennes, ask! accompagne et soutient les syndicats, les communautés et les organisations sociales. Groupe de travail Suisse-Colombie

Ces dernières années, la Colombie s’est donné une image progressiste en matière d’économie et de droits humains, qui est cependant bien différente de la réalité. Voilà plus de dix ans déjà que le pays a adopté les Principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme, suivis peu après par les Guias Colombia pour les industries non-extractives. En 2014, la Colombie a initié une politique publique pour les entreprises et les droits humains, et en décembre 2015, elle a été l’un des premiers pays émergents à présenter son Plan national d’action (PNA) pour l’économie et les droits humains. Si ces démarches ont valu de nombreuses louanges au pays, de sévères critiques lui ont aussi été adressées par les organisations œuvrant pour les droits humains. Celles-ci ont déploré la superficialité du processus de consultation, l’absence de participation des communautés concernées, le caractère non-obligatoire des mesures et l’orientation prioritaire sur les besoins des entreprises.

Le processus de paix ne signifie pas qu’il n’existe plus de conflits. Les accords de protection des investissements et de libre-échange, avec les possibilités d’action judiciaire qu’ils ouvrent aux multinationales, réduisent eux aussi fortement la marge de manœuvre de l’État colombien dans la promotion de la paix et de la justice sociale. Les rapports avec les grandes entreprises doivent donc encore faire face à d’importants défis : les violations des droits humains dues à la poursuite d’intérêts économiques restent à l’ordre du jour, et il est rare qu’une procédure d’examen approfondi soit menée de manière conséquente et transparente en matière de droits humains. Les réformes sociales ont été négligées dans le processus de paix, hormis sur la question de la propriété de la terre. Autre problème non résolu : l’impunité des crimes commis pour faire valoir les intérêts des entreprises.

Le groupe de travail Suisse-Colombie (ask!) travaille à ce que les entreprises suisses en Colombie respectent les droits humains et protègent l’environnement. Il demande la mise en place de normes coercitives, de procédures d’examen approfondi en matière de droits humains et d’un système de reporting transparent. En coopération avec les organisations partenaires colombiennes, il accompagne et soutient les syndicats, les communautés et les organisations sociales dont les droits sont mis à mal par les activités d’entreprises suisses.