Après de violents conflits, reconstruire une société sans travailler sur le passé est impossible. Qu’ils soient individuels ou collectifs, les traumatismes sont à cet égard tous importants. C’est fort de ce constat que le Service Civil pour la Paix (SCP) de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) s’investit depuis 18 ans dans le domaine du travail psychosocial. Depuis le début, le programme mis en place repose ainsi non seulement sur des approches telles que l’encouragement du dialogue et le traitement du passé (Dealing with the Past), mais aussi sur le travail sur les traumatismes et sur la réhabilitation psychosociale des victimes de violences.
À l’heure actuelle, dix spécialistes SCP travaillent sur le terrain dans différents pays en situation de post-conflit en recourant à l’approche psychosociale et conseillent des organisations non gouvernementales, des institutions universitaires et des centres d’aide et d’accueil. Au Guatemala par exemple, une spécialiste SCP apporte un soutien à l’organisation ECAP (Equipo de Estudios Comunitarios y Acción Psicosocial) afin de mettre au point des méthodes thérapeutiques et de conseil innovantes pour les victimes de violences sexuelles. Ces méthodes comprennent notamment la réalisation de «murales» (peintures murales). Au Cambodge, une de ses collègues est conseillère pour le programme de master en psychologie clinique du Département de psychologie de l’Université Royale de Phnom Penh pour la formation universitaire des thérapeutes en psychotraumatologie. Au Burundi, le SCP contribue à la professionnalisation d’un réseau qui, dans le cadre de la crise politique actuelle, assure et coordonne l’aide psychosociale dans les zones rurales.
L’approche psychosociale permet de comprendre le contexte dans lequel s’inscrit chaque conflit, de mettre en place le traitement du passé et de mobiliser les ressources dont disposent les personnes concernées. Les spécialistes SCP travaillent de manière participative, au plus près des acteurs sur le terrain, et adoptent les approches locales du traitement des traumatismes. Que l’on se place du point de vue des victimes ou des coupables, travailler sur un passé ou un présent traumatisants doit aider à mettre en place des moyens non-violents de vivre ensemble. Les projets SCP utilisent différentes méthodes, telles que le jeu thérapeutique, les forums de dialogue, les groupes de parole, les formations portant sur les compétences de vie ou les exercices basés sur les ressources personnelles, tels qu’attention et méditation.
Être confronté avec la souffrance de victimes de la guerre et de la violence pendant des années laisse des traces. Sur la base de ces observations et selon le principe «Caring for the helper», le SCP propose de plus en plus un soutien dans le domaine de l’accompagnement psychosocial des collaborateurs.
