N° 146
juillet 2016
DCAF Armelle Vessier a.vessier@dcaf.ch Assistante de projet, programme Afrique Lisa Boström l.bostrom@dcaf.ch Assistante de projet, programme Afrique

La poursuite des violences venant des groupes radicaux au Mali, un an après l’accord de paix, montre qu’une gouvernance plus durable en matière de sécurité est nécessaire à l’instauration d’une paix à long terme. Lorsque le gouvernement s’est engagé dans une réforme du secteur de la sécurité (RSS) en 2013, le DCAF l’a aidé à créer une structure nationale adéquate. Aujourd’hui, le ministère de la Sécurité identifie les domaines sectoriels à réformer, tandis que la société civile et les acteurs internationaux mènent des initiatives complémentaires. Pour soutenir la RSS au Mali, le DCAF collabore depuis 2014 avec les organes maliens de coordination de la réforme, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, ainsi qu’avec des organes du contrôle démocratique tels que la Commission nationale des droits de l’homme, les organisations de la société civile ou le Parlement.

Malgré le consensus sur la nécessité d’une RSS, l’organe central de coordination n’est pas encore opérationnel ; la cohérence entre les initiatives individuelles n’est donc pas assurée. En exigeant un conseil national inclusif pour la RSS, un service de police décentralisé sous autorité régionale et des comités consultatifs locaux pour la sécurité, l’accord de paix a rendu la réforme urgente. Un récent décret du Conseil des ministres devrait permettre à ces structures d’être opérationnelles sous peu et aux parties prenantes maliennes de définir une vision nationale et inclusive de la sécurité qui intègre les initiatives existantes dans un processus global.

Les responsables politiques du pays doivent veiller à ce que l’accord de paix intègre la RSS, et les partenaires internationaux doivent continuer à la soutenir et à y allouer des ressources. Il est important que le Mali et ses partenaires comprennent que l’urgence d’augmenter les capacités opérationnelles et la nécessité d’une gouvernance efficace à long terme vont de pair. Outre la formation et le matériel, la constitution d’un secteur de la sécurité efficace et tenu de rendre des comptes au Mali implique donc un changement dans sa gestion. Il faut dès à présent s’atteler à la tâche car la paix ne survivra pas en l’absence d’une gouvernance appropriée en matière de sécurité.

DCAF Armelle Vessier a.vessier@dcaf.ch Assistante de projet, programme Afrique Lisa Boström l.bostrom@dcaf.ch Assistante de projet, programme Afrique