Depuis quelques mois, une nouvelle vague de violence frappe le nord du Mali. Chaque jour, des rebelles, des djihadistes ou des groupes criminels lancent des attaques ciblées, depuis peu également au centre du Mali. Outre les Casques bleus, les représentants des autorités et les politiciens locaux en sont la cible.
Le processus de paix a éveillé de grands espoirs de paix et de sécurité dans la population. La chaîne de télévision malienne ORTM retransmet chaque jour des informations sur l’accord de paix, selon la devise «comprendre pour s’entendre». Des flyers en plusieurs langues sont distribués et à Bamako, la capitale, le processus de paix est sur toutes les lèvres. Toutefois, l’espoir fait désormais place à la désillusion et, pour de nombreux Maliens, une paix durable semble être aujourd’hui remise à un avenir lointain.
Selon les collaboratrices et collaborateurs d’une organisation malienne partenaire de IAMANEH Suisse, beaucoup déplorent les progrès insuffisants du processus de paix, par exemple en ce qui concerne le désarmement. Le gouvernement est perçu comme décevant et inapte à protéger ses citoyens : « Nous sommes même trop faibles pour assurer notre propre sécurité ». D’autres estiment cependant que la résolution d’une crise aussi complexe et profonde nécessite davantage de temps. Il s’agit principalement de s’attaquer à des problèmes pressants tels que la question des terres et des ressources, la corruption et la mauvaise gestion.
Malgré l’insécurité croissante, les ONG locales ont étendu leur travail dans des régions jusqu’alors évitées. Pour ce faire, elles exercent leurs activités en terrain neutre, dans les villages. Elles refusent que leurs actions soient récupérées par l’une ou l’autre des parties : État, rebelles, islamistes, milices ou ONU (MINUSMA). Pour ces ONG, c’est l’unique moyen de mettre en œuvre leurs projets sans se retrouver projetées au cœur des conflits des différentes fractions.
IAMANEH Suisse soutient ses organisations partenaires au Mali à long terme et durablement, y compris en temps de crise, lorsque aide et assistance sont indispensables.
