N° 163
Novembre 2019

La crise des Rohingyas a été déclenchée, entre autres, en raison de l’absence de mise en œuvre de trois droits fondamentaux : le droit à être enregistré à la naissance, le droit à une identité et le droit à une nationalité.

L’enregistrement des naissances fait partie intégrante des droits à la vie, à l’égalité devant la loi et du droit personnel à une identité ; une identité juridique et culturelle. Ces droits, tout comme le droit à une nationalité sont nécessaires à la reconnaissance de la personne humaine par la communauté.

Toute la région du Golfe du Bengale, de l’Inde au Myanmar en passant par le Bengladesh et les contreforts de l’Himalaya a connu lors de la partition de l’Inde (1948) et de l’indépendance du Bangladesh (1971) de très forts mouvements de populations. La région est multiethnique, très peuplée et souvent pauvre, ce qui entraîne une forte de migration de personnes dont les origines identitaires ne sont pas toujours démontrables. Ajoutez de fortes tensions religieuses et le risque de génocide, de crimes de masse ou d’épuration ethnique devient sérieux ; c’est ce qui s’est passé dans l’État du Rakine au Myanmar.

Hélas en Assam, à quelques centaines de kilomètres de là, un gouvernement local à forte tendance hindouiste a décidé l’enregistrement systématique de toute la population, dont une minorité d’environ 4 millions de musulmans dont l’identité nationale ou les statuts de résidence sont peu clairs. Leur avenir est très incertain.

Dans un cas comme dans l’autre, il est grand temps de voir les populations quelles qu’elles soient reconnues par la loi et traitées avec la plus grande humanité.

En collaboration avec le « Center for Global Nonkilling » et le Gaamac (Global Alliance against mass atrocity crimes, créé et soutenu par la Suisse), en utilisant l’examen périodique universel des droits humains de tous les pays, l’APRED soutient, dans le cadre de leur travail sur le droit à la vie, le renforcement de l’enregistrement des naissances et la réduction des cas d’apatridie.