N° 163
Novembre 2019
Photo: DSH (DFAE)
Division Sécurité humaine (DSH), DFAE Martin Stürzinger martin.stuerzinger@eda.admin.ch

Le programme de la Division Sécurité humaine (DSH) au Myanmar fait partie intégrante de la stratégie de coopération suisse 2019-2023 et met l’accent sur la promotion de la paix, les droits humains et la démocratie. L’engagement de la DSH vise à renforcer la confiance entre les parties participant au processus de paix (gouvernement, armée et groupes ethniques) et d’établir une culture du dialogue inclusive et structurée pour venir à bout des conflits.

En 2012, la Suisse a été le premier pays à envoyer une conseillère pour la sécurité des personnes (Human Security Advisor, HSA) qui s’engage entièrement dans le processus de paix. Aujourd’hui, la Suisse est en contact direct avec les principales parties assises à la table des négociations, les assistant sur leur demande par l’intermédiaire du HSA ou grâce à des expertises complémentaires, notamment dans les domaines du fédéralisme, du cessez-le-feu ou des techniques de négociation. Les conseils prodigués portent sur la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu national, ainsi que sur la préparation des différentes parties à la conduite des négociations politiques dans le cadre du processus de paix. La DSH se concentre sur l’approfondissement des connaissances et des techniques de négociation pour permettre la tenue de dialogues constructifs et structurés. Par ailleurs, l’accent est également mis sur le renforcement de la confiance mutuelle.

La nouvelle répartition du pouvoir concerne en particulier la relation entre le gouvernement central et les régions habitées par les minorités ethniques. Pour de nombreuses parties, il est évident que la construction d’un État fédéral est la solution aux problèmes que connaît le pays. Toutefois, jusqu’à présent, les discussions de fond sur ce que signifie concrètement le fédéralisme et les solutions qu’il pourrait apporter sont restées limitées. La DSH a par conséquent organisé plusieurs voyages d’études sur le thème du fédéralisme et de la gestion de la diversité au cours de ces dernières années. À deux reprises, des responsables religieux et de communautés de l’État de Rakhine se sont ainsi rendus en Suisse, ce qui a permis à bouddhistes et musulmans de se familiariser avec des outils de gestion de la diversité. Dans le même temps, un espace a été créé pour l’échange d’expériences et la constitution de réseaux intercommunautaires.

Début octobre 2019, les quinze principaux négociateurs du processus de paix birman, membres du secrétariat de l’Union Peace Dialogue Joint Committee (UPDJC), ainsi que dix autres membres du gouvernement, de la commission de paix et des parties au conflit se sont rendus en Suisse pendant une semaine. L’UPDJC est le plus important comité pour les négociations de paix au Myanmar. C’est dans son cadre que se sont tenues les tractations menées par les dix groupes rebelles ayant signé l’accord de cessez-le-feu avec le gouvernement, l’armée et les partis politiques. Toutefois, le secrétariat de l’UPDJC ne s’est presque plus réuni au cours des deux dernières années. L’un des objectifs de ce voyage était par conséquent de débloquer le processus de paix. Parallèlement, les participants ont approfondi leurs connaissances en matière de décentralisation, de fédéralisme, de gestion de la diversité, de médiation ou encore de sensibilité interculturelle. En définitive, la DSH espère contribuer à ce qu’une autre Conférence de Panglong pour la paix puisse avoir lieu début 2020.

Division Sécurité humaine (DSH), DFAE Martin Stürzinger martin.stuerzinger@eda.admin.ch