N° 148
Novembre 2016

Au cours des vingt dernières années, la communauté internationale s’est employée à lutter contre l’extrémisme violent en recourant avant tout à des mesures antiterroristes axées sur la sécurité. Toutefois, elle s’accorde de plus en plus à estimer que ces mesures n’ont pas suffi à prévenir la propagation de l’extrémisme violent. Fort de ce constat, le Secrétaire général des Nations Unies a publié en décembre 2015 un Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent, qui s’inscrit dans le cadre plus général des activités de prévention de l’ONU.

Les États membres ont également été invités à développer des plans d’action nationaux pour la prévention de l’extrémisme violent, portant sur les éléments suivants : dialogue politique et prévention, résolution et transformation des conflits, renforcement de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme et de l’État de droit, implication des populations, mobilisation des jeunes, égalité des sexes et autonomisation des femmes, éducation, renforcement des compétences et facilitation de l’accès à l’emploi, communication stratégique, Internet et réseaux sociaux.

Afin de souligner la priorité qu’elle accorde à la thématique, la Suisse a développé un Plan d’action de politique étrangère pour la prévention de l’extrémisme violent, qui lui permet de soutenir ses partenaires dans leurs efforts en la matière. L’approche de la Suisse vise à remédier aux causes directes et structurelles de l’extrémisme violent, qu’elles soient politiques, sociales ou économiques, par une mobilisation de longue haleine dans des contextes de conflit armé, de transition et de fragilité.

La Suisse entend favoriser le développement de sociétés inclusives en cultivant les valeurs fondamentales que sont les droits de l’homme, la paix, la tolérance ainsi que le respect de la diversité et des principes de l’État de droit. Grâce aux efforts qu’elle déploie dans le domaine de la résolution et de la transformation des conflits, du dialogue inclusif, de la participation politique dans des environnements démocratiques pluralistes, de la lutte contre l’impunité, de la protection des droits de l’homme et de l’État de droit, mais aussi de l’amélioration de la formation et de l’emploi et de la réduction des inégalités socioéconomiques, en particulier à l’égard des jeunes et des femmes, la Suisse conforte la confiance des citoyens dans leurs institutions, ouvre de nouveaux horizons et contribue ainsi à l’élimination des facteurs sociopolitiques qui peuvent conduire à l’extrémisme violent.

Le sentiment d’exclusion (politique, sociale et économique) fait souvent partie des facteurs qui poussent certains individus et groupes vers la violence et l’extrémisme violent. La Suisse s’engage donc à faciliter des espaces de dialogue politique incluant toutes les parties prenantes – gouvernements, société civile et groupes armés – pour que les revendications légitimes puissent être formulées pacifiquement.