Planification et élaboration transparente du budget à l’échelle locale au Bangladesh. Photo: Jens Engeli, HELVETAS Swiss Intercooperation

L’ODD 16 constitue une avancée majeure pour la reconnaissance du rôle de la gouvernance pour le développement inclusif et durable. L’importance accordée à la mise en place d’institutions efficaces et responsables, ainsi qu’à l’existence de processus de décisions inclusifs à tous les niveaux en est un signe clair, tout comme les objectifs portant sur l’État de droit, la corruption et l’accès aux informations. Pour la DDC, ces thématiques sont des priorités absolues.

Notons l’emploi de l’expression «à tous les niveaux». Celle-ci souligne l’importance du niveau infranational pour transformer la vision mondiale du Programme 2030 en réalité locale. Les communautés et les parties prenantes connaissent mieux que quiconque les besoins et les moyens au niveau local. Elles peuvent ajuster les stratégies nationales à la réalité du territoire, ce qui fait d’eux des partenaires décisifs pour les objectifs de l’agenda mondial. Cela donne aux gouvernements la possibilité de renouveler leurs engagements en matière de décentralisation et de gouvernance efficace, responsable et inclusive au niveau local.

Toutefois, dans la plupart des pays partenaires de la DDC, les communautés locales continuent à jouer un rôle marginal dans la mise en œuvre du Programme 2030 et leur contribution aux comptes rendus nationaux volontaires est faible et peu structurée. Ce constat se vérifie particulièrement dans les zones rurales et périurbaines, qui sont moins préparées et disposent moins de ressources et de soutien. Des contraintes systémiques déjà bien connues perdurent, comme le manque de réattribution claire et complète des fonctions, ou l’insuffisance des ressources financières. De plus, les parties prenantes locales sont peu informées des ODD et des plans nationaux, et savent encore moins comment les transposer au contexte qui leur est propre.

C’est pourquoi la mise en œuvre des ODD au niveau local doit rester une priorité. Un rapide sondage mené au sein de la DDC a permis d’identifier des exemples d’efforts déployés pour soutenir les parties prenantes infranationales dans cette tâche: parmi eux, la sensibilisation des gouvernements locaux et de la société civile, les stratégies municipales et les cibles nationales respectives visant à améliorer la qualité et de la disponibilité des données nécessaires à la mise en place de politiques, à créer des systèmes d’information et de contrôle infranationaux ou encore à promouvoir le dialogue sur les ODD avec l’ensemble des parties prenantes. Impliquer des organisations gouvernementales locales, accompagner des formateurs et soutenir des modèles de réussite sont autant de stratégies intéressantes pour avancer sur cette voie.

La tendance observée à l’échelle mondiale, qui consiste à réduire la marge de manœuvre de la société civile, constitue un autre défi de taille. C’est pourquoi la DDC a lancé un processus de réflexion sur le maintien d’espace pour le dialogue public et la prise de décision inclusive. Cela peut concerner un grand nombre d’activités: soutien aux plateformes et aux initiatives de la société civile pour distinguer les priorités de développement concrètes, et potentiellement moins sensibles, ainsi que pour aider à explorer le potentiel de la communication numérique; accompagnement des acteurs sans protection dans l’évaluation des risques et l’établissement de plans de sécurité, ou encore un engagement de la Suisse dans un dialogue politique de haut niveau avec d’autres pays. Des échanges de connaissances et d’expériences avec les autres acteurs du développement sont déjà en cours.