Drapeau orné du Dharmachakra flottant sur le temple Wa Saket à Bangkok. © DFAE

Au sein de la division Sécurité humaine du DFAE, le secteur d’activités « Religion, politique et conflits » soutient l’engagement pour la paix de la Suisse dans les contextes mêlant religion, politique et conflit.

Plus de 80 % des personnes dans le monde adhèrent à une religion, laquelle a un impact sur de nombreux aspects de la vie personnelle, sociale et politique. Il n’est donc pas surprenant que les religions en général aient une influence sur les conflits.

De fait, les conflits religieux ont vu leur importance relative augmenter (source : Baumann, Finnbogason, Svensson, 2018). Alors qu’en 1975, seuls un tiers des conflits armés dans le monde avaient une dimension religieuse pour au moins une des parties, cette proportion s’élevait à deux tiers en 2015.

Attitude neutre et intégration des acteurs politico-religieux

La Suisse, un État séculier, observe une attitude neutre à l’égard de la religion. Elle n’attribue pas les origines des conflits aux religions en elles-mêmes, mais à la rencontre entre différentes visions du monde nourries et légitimées par des religions dans un contexte particulier.

La Suisse s’attache à impliquer l’ensemble des acteurs dans les processus politiques, même ceux qui ne partagent pas ses valeurs. Elle considère en effet que les personnes exclues des processus politiques sont plus enclines à recourir à des moyens non démocratiques et, ce faisant, à entretenir la violence. Les groupes politico-religieux doivent eux aussi pouvoir participer au façonnement de la société par des moyens démocratiques.

Soutien du processus de paix

Dans le cadre de ses projets de politique de paix dans le domaine des religions, de la politique et des conflits, la Suisse travaille étroitement avec des instituts universitaires, des fondations, des communautés religieuses et la société civile. Ses activités ciblent principalement le Sahel, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Asie du Sud-Est. En voici quelques exemples :

– Au Tchad, dans la capitale N’Djamena, la Suisse soutient la construction d’un centre d’alerte précoce qui permet aux acteurs locaux de déceler et désamorcer les conflits opposant des communautés religieuses.

– Au Maroc, la Suisse a animé un dialogue entre des groupes de défense des droits des femmes et des représentants de divers courants islamistes au sujet du rôle de la femme dans la société.

– En Thaïlande, la Suisse a ouvert un dialogue intrabouddhiste dans le sud du pays. L’objectif est de faire participer des représentants influents de cette communauté aux efforts de paix déployés dans une région en proie à des troubles.

Formation continue

En sus de l’accompagnement des processus de paix, le secteur d’activités « Religions, politique et conflits » propose, en collaboration avec le Centre pour les études sur la sécurité de l’EPF de Zurich (Center for Security Studies, CSS) et le gouvernement finlandais, un cours annuel consacré au thème religion et médiation. D’une durée de cinq jours, la formation s’adresse aux personnes qui souhaitent développer leurs compétences de promotion de la paix et de médiation dans les conflits à dimension religieuse. La prochaine session se tiendra à Morat du 1er au 6 septembre 2019 ; les demandes d’inscription seront acceptées jusqu’à la mi-mars.