Temple animiste érigé par les Adivasis en l’honneur de leur divinité de la nature en Andhra Pradesh. Photo de Action de Carême

En tant qu’organisation catholique, Action de Carême est consciente de l’importance des religions, de la spiritualité dans le contexte spécifique de chaque pays, de chaque culture, de chaque univers de croyances.

Confrontée à l’extrême pauvreté de la majorité de leurs fidèles, de nombreuses religieuses et prêtres des pays du Sud interprètent leur ministère comme une option préférentielle pour les pauvres – un concept développé sur le continent latino-américain dans les années 60 et manifestant l’engagement de l’Eglise en faveur des pauvres – et s’engagent activement pour les droits des plus démuni(e)s dont la revendication est menée dans un contexte conflictuel plus ou moins violent. En République Démocratique du Congo (RDC) par exemple où l’Eglise catholique est une institution respectée – même si elle est aussi la cible d’actes violents quand elle défend les droits humains –, les graves conséquences de l’exploitation minière ont conduit l’institution catholique à mettre sur pied la Commission Episcopale pour les Ressources Naturelles (CERN) constituée de 22 observatoires régionaux. Cette commission mène des activités de lobby afin d’améliorer la loi sur les ressources minières et favorise le dialogue avec les populations lésées. Plus récemment, l’Eglise catholique a déployé les seuls observateurs/-trices pour les élections présidentielles et législatives du 30 décembre 2018 soit 41’000 personnes. Palliant ainsi les manques d’un Etat à faible gouvernance, l’Eglise s’engage pour favoriser l’expression démocratique et la paix.

Dans un registre différent, la religion ancestrale, animiste en Inde est un puissant levier du programme d’Action de Carême pour lutter contre l’esclavage de dette. En se reconnectant avec leur identité niée, bafouée tant par les autorités que par la culture dominante, les intouchables, le peuple autochtone des Adivasis retrouve une estime de lui-même tant individuelle que collective qui constitue un ciment pour la défense de leurs droits. La spiritualité intervient ici comme un élément d’affirmation identitaire qui contribue à donner de la force et du sens à la lutte face aux autorités, aux multinationales qui s’accaparent leur espace de subsistance, la forêt.