Direction du développement et de la coopération (DDC) Martin Roch martin.roch@eda.admin.ch Chargé de programme Conflits et droits de l’homme

L’approche selon laquelle les pratiques, les communautés et les chefs religieux peuvent influencer les interventions sur le terrain sous-tend, depuis un certain nombre d’années, le travail accompli par la Direction du développement et de la coopération (DDC) sur l’aspect de la religion et du développement. La liberté de religion et de conviction dans l’engagement pour les droits humains, la place des leaders religieux dans la promotion de la paix, le rôle des organisations confessionnelles dans l’acheminement de l’aide et des secours humanitaires font partie des problématiques auxquelles la DDC est confrontée dans ses opérations. Elles montrent que les objectifs de développement durable et l’Agenda pour l’humanité ne pourront être concrétisés sans la prise en compte du fait religieux.

La religion est un déterminant socio-culturel dominant qui, à ce titre, peut faciliter les activités de la DDC autant qu’elle peut leur faire obstacle. C’est pour cette raison que la DDC continue de plaider pour l’émergence d’un discours équilibré à son sujet, qui la poserait comme un outil d’arbitrage des revendications et de renforcement de la résistance et de la capacité de redressement des communautés frappées par une catastrophe, une crise ou un conflit. En contexte fragile, la foi doit être appréhendée comme un facteur de changement et/ou de résilience. De fait, la dimension religieuse est déjà incluse dans un nombre croissant d’analyses et de programmes de sensibilité aux conflits mis en œuvre dans les pays fragiles touchés par la violence. Mais les théories du changement qui sont à la base même de nos actions devraient elles aussi aborder davantage le rôle que la religion pourrait jouer dans des situations où l’État et les services publics sont souvent en crise.

Au niveau international, la DDC a un statut d’observateur au sein du Partenariat international sur la religion et le développement durable (PaRD). Cette organisation s’attache à encourager la coopération entre les acteurs laïcs et religieux dans une optique de promotion de sociétés pacifiques et inclusives. Grâce à la diversité de ses membres et à sa large base d’adhésion, le PaRD favorise les échanges de connaissances, l’apprentissage et les partenariats au sein d’une communauté d’action multifacette appelant à la mobilisation de la religion pour le développement. En 2018, la DDC a co-organisé la troisième assemblée annuelle du PaRD à Bossey et soutenu la traduction en arabe, français et espagnol du Plan d’action de Fès sur le rôle des chefs religieux dans la prévention des crimes de masse et du génocide.

Direction du développement et de la coopération (DDC) Martin Roch martin.roch@eda.admin.ch Chargé de programme Conflits et droits de l’homme