La Tunisie présente un taux élevé de jeunes et d’adolescents. Leurs perspectives, au lendemain de la révolution, ne se sont pas améliorées. Au contraire, la grande majorité de nos interlocuteurs en Tunisie jugent la situation économique, parfois politique, pire qu’avant 2011. Les jeunes sont exposés au danger et répondent facilement aux tentations offertes par les recruteurs extrémistes qui promettent non seulement un meilleur avenir mais aussi, peut être surtout, la possibilité de participer à la réalisation d’une grande et noble cause, de se réaliser soi-même à travers un véritable projet cosmique.

Ainsi, les risques de radicalisation chez les jeunes tunisiens sont nombreux. L’absence d’opportunités pour les parents et les enseignants d’en parler ouvertement dans un cadre sécurisé ainsi que le refus de certaines familles de reconnaitre le problème de leurs enfants empêche souvent une intervention précoce. Et c’est là qu’intervient notre projet. Dans une approche systémique, nous proposons aux parents et aux enseignants de quatre lycées et collèges des cercles de discussions thématiques avec des experts afin qu’ils prennent confiance et pour leur permettre de mieux comprendre les origines, les manifestations et les conséquences d’une radicalisation extrémistes. Comment reconnaitre une dérive, comment communiquer avec mon enfant et où trouver de l’aide ? Ces sont ces types de questions auxquelles les cercles de dialogue aimerait répondre dans une approche participative. Ces discussions nous aideront à mieux cerner la problématique et à approfondir notre connaissance des besoins et défis des parents et des enseignants. Nous transformerons ensuite les conclusions obtenues sous forme de formation, toujours destinée aux parents et aux enseignants, afin de la mettre à disposition à une échelle plus large.

Enfin et surtout, nous impliquons également les jeunes en finançant quatre projets multiplicateurs pour la prévention de l’extrémisme entre jeunes, par exemple des œuvres artistiques, des vidéos, de témoignages, etc.