La République démocratique du Congo (RDC) donne à voir des institutions politiques stables. Le mandat de Joseph Kabila au pouvoir depuis 2001 se terminera, conformément à la constitution, en décembre 2016. Les élections présidentielles sont prévues le 27 novembre mais la Commission électorale nationale indépendante (CENI) invoque la nécessité de mettre à jour le fichier électoral pour demander un report.

C’est un climat d’incertitude assorti d’inquiétude qui prévaut au sein de la population lasse de conditions de vie indignes et d’absence de perspectives. Depuis les manifestations de janvier 2015, les atteintes aux droits humains se sont encore multipliées, à travers notamment les arrestations et détentions arbitraires. Des partenaires d’Action de Carême dont les activités font l’objet de multiples enjeux sont aussi mis sous pression et voient leurs activités entravées. Ainsi, des représentant(e)s des observatoires des ressources naturelles de la CERN (Commission épiscopale pour les ressources naturelles) ont déjà fait l’objet d’intimidations et de menaces. Les exactions commises par le régime créent un climat général de peur.

Entre les partenaires d’Action de Carême, et avec l’ensemble de la société civile congolaise, l’échange d’informations s’intensifie. La mise en commun des informations entre partenaires et au sein du réseau d’ONG congolaises est en effet la première mesure afin d’identifier les risques et de définir la marge de manœuvre disponible. Le contact avec l’ambassade de Suisse a également été pris afin de solliciter l’application des mesures stipulées dans les Lignes directrices de la Suisse concernant la protection des défenseurs des droits humains. Dans une résolution d’urgence adoptée le 10 mars 2016, le Parlement européen s’est également fait l’écho de ces inquiétudes et appelle, entre autres, à la cessation des arrestations arbitraires, à l’ouverture de poursuites à l’encontre des auteurs de violations des droits humains ainsi qu’au respect du calendrier électoral.