PBI Suisse Shirin Fallahpour info@peacebrigades.ch Assistante en recherche de fonds et en communication

Sur invitation de Peace Brigades International (PBI), le Kenyan Gacheke Gachihi est venu en visite en Suisse du 6 au 10 avril afin de parler de son travail de défenseur des droits humains et d’exposer les défis auxquels il doit faire face. Enfant, il a été victime des violences qui ont suivi les élections présidentielles de 1992, et déplacé de force à Nairobi. À Mathare, l’un des plus grands bidonvilles non officiels de la capitale, il a travaillé comme laveur de voitures, et a subi les violences policières. Il a ensuite cherché protection auprès d’une organisation de défense des droits humains, avant de devenir lui-même activiste.

Le gouvernement actuel du président Kenyatta réduit de plus en plus la marge de manœuvre de la société civile. « La plus grosse difficulté que nous rencontrons est la restriction de notre liberté d’expression », dit Gachihi. En 2014, tandis qu’il manifestait pacifiquement contre une nouvelle loi sécuritaire, il a été arrêté, torturé et arbitrairement incarcéré. Officiellement, la loi vise à lutter contre le terrorisme, mais elle entrave aussi la liberté d’expression et le droit de réunion. Gachihi a dû verser une amende très élevée, et a été accusé devant la justice d’avoir participé à un rassemblement illicite et incité à la violence – des accusations toujours maintenues aujourd’hui.

Comment, dans ces conditions, les activistes peuvent-ils continuer à travailler et être reconnus par la population ? « À Nairobi, de nombreux défenseurs des droits humains travaillent dans des bidonvilles non officiels. Ils n’ont pas un nom connu, qui apparaît dans les médias. Dans ce contexte, les organisations telles que PBI sont une aide non négligeable », explique Gachihi. Les volontaires de PBI accompagnent les activistes aux postes de police ou auprès des autorités locales, imposant à ces dernières une pression internationale. Cela évite des excès de violence, et permet aux défenseurs des droits humains de poursuivre leur travail et de préserver ainsi la liberté d’action de la société civile.

PBI Suisse Shirin Fallahpour info@peacebrigades.ch Assistante en recherche de fonds et en communication